Le Directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), Saër Niang, a mis de l’eau dans son «bissap», hier, lors de la cérémonie de présentation du Rapport 2016 de l’Institution qu’il dirige. En effet, aussi surprenant que cela puisse paraitre, il a soutenu que l’Instance de contrôle n’a pas vocation à contrôler les marchés, mais plutôt à s’assurer de la régularité des marchés publics. Une affirmation qu’il a faite pour justifier le fait que, dans le présent Rapport, on ne cherche pas à épingler les mauvais élèves. D’ailleurs, il a expliqué qu’aucune révélation de nature à faire la UNE des journaux ne sera faite, comme cela se faisait dans les Rapports précédents. Une «nouvelle stratégie de travail» instaurée au sein de l’Armp, alors que les Sénégalais s’attendaient, avec impatience,  à ce qu’on leur dise, comment leurs maigres deniers sont utilisés.

Véritable fuite en avant du Directeur général de l’Autorité de régulation des Marchés publics (Armp). Saër Niang a, sûrement, déçu beaucoup de ses compatriotes qui s’attendaient à ce que tous les pans d’ombres, qui entourent les conditions de passations de bien des marchés publics soient éclairées, en termes de régularité. En effet, il s’est refusé de citer ou d’énumérer les entreprises publiques épinglées dans ce Rapport d’audit 2016 de l’instance de contrôle. Même si, aussi étonnant que cela puisse paraitre, le Directeur général de l’Armp a, clairement, indiqué que celle-ci n’a pas la charge de contrôler, mais de s’assurer seulement de la régularité des marchés passés. Toutes ses explications avaient pour objectif de préparer les Sénégalais ou du moins ceux qui prenaient part à la cérémonie de présentation du Rapport d’audit, à « la nouvelle approche de travail de l’Armp».

Saër Niang s’est, même, arrogé le droit d’insister, plusieurs fois, que l’instance qu’il dirige a changé de méthode de travail. Une phrase, justement, pour justifier le fait que, dans ce Rapport, aucune société ou entreprise de l’Etat n’ait été citée. Pourtant, le Rapport a bien mentionné qu’il y a des défaillances relevées. Ce que Saër Niang et ses Services se sont contentés de faire, par contre, c’est de sembler s’adonner à un jeu de cache-cache, en regroupant des entreprises dans un même lot, en vue de subtiliser en quelque sorte l’erreur de l’une d’entre elles. On se rappelle, en 2015, que la présentation du Rapport a été reportée pour des raisons jusque-là inconnues. Ce qui avait laissé libre cours aux supputations les plus folles.

Saër aux journalistes : «vous n’allez pas obtenir de moi des révélations, cette fois-ci»

Dans le même ordre d’idées, Saër Niang a expliqué que l’exercice d’audit ne vise plus à chercher les mauvais élèves, dans la gestion des deniers, qui leur sont confiés. Aussi, s’est-il voulu très clair. En disant «aux journalistes, vous n’allez pas obtenir de moi des révélations, cette fois-ci». En effet, répondant aux questions de la presse qui n’avait, de cesse, insisté sur les entreprises ou Directions épinglées (puisque il a souligné que plus de 75% des contractants n’ont pas obtenu des performances satisfaisantes…. », il a déclaré : «on ne cherche plus les mauvais élèves». Car ce qui l’intéresse, c’est de voir là où cela ne va pas et d’essayer d’apporter des correctifs, en vue de permettre une amélioration du système de passation et d’exécution des marchés publics. Diluant son verre,  Monsieur Armp dont, rappelons-le, le mandat est épuisé, a soutenu qu’on n’est plus à l’ère des révélations qui feront la UNE des journaux, le lendemain de la présentation des Rapports d’audit.

Ainsi, il s’est contenté de raconter à la presse des histoires de qualification des cabinets d’audit et des cellules de passation de marchés instaurés dans les structures contractantes. Mais aussi de vanter le taux d’abortion des budgets votés à l’Assemblée nationale pour prendre, certainement, le contrepied de ses contempteurs.

Aliou KANE

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here