Bamba Fall vient de faire une déclaration de nature à conforter les allégations, selon lesquelles il flirte avec le pouvoir du Président Macky Sall. En effet, lors du grand rassemblement de l’opposition, hier, à l’hôtel de Ville de Dakar, pour marquer l’an I de la détention du maire de la capitale sénégalaise, l’édile de la Médina a déclaré, sans cachoterie, qu’il n’a pas de maître en politique et qu’il est libre d’aller où il veut, sans la permission de personne. Il a, par ailleurs, expliqué qu’il soutiendra la candidature de Khalifa Sall à la Présidentielle de 2019.

Déjà, et osons le mentionner, tout de suite : le maire de la Médina n’était pas dans sa peau, hier, lors du rassemblement tenu par l’opposition, qui a tenu une rencontre sur fond de date anniversaire de la détention «arbitraire» du maire Khalifa Sall. Sa mine était, tellement, flagrante que même l’assistance se passait les mots pour le faire remarquer. D’ailleurs, certains reporters photographes et des journalistes se sont amusé à le prendre en photo. Il aura fallu l’intervention de sauvetage du doyen Mamadou Goumballa qui, avant de prendre la parole, l’a invité à le rejoindre au pupitre, histoire de le décompresser. Car Bamba Fall était vraiment out. Mais peine perdue, parce que l’édile socialiste de la Médina n’a pu tenir que quelques secondes, avant de rejoindre son fauteuil. De plus, ce rassemblement, quoique l’on puisse dire, a été une réussite, vu la marrée humaine composée de leaders de Partis et de militants de l’opposition. Sans compter l’animation très folklorique qui s’est invitée à la manif riche en déclarations incendiaires à l’endroit de chef de file de l’Alliance pour la République (Apr), Macky Sall, taxé de tous les noms d’oiseaux.

Ainsi, prenant la parole bien après, presque à la fin de la manifestation, Bamba Fall n’a pas caché son amertume de voir «son frère de sang» sous les verrous. Dans ses propos, il a indiqué que l’emprisonnement du premier magistrat de la Ville de Dakar n’est qu’un acharnement politique, visant à éliminer un adversaire politique. Dans la mesure où, souligne le maire, la gestion de Khalifa est claire comme eau de roche. C’est pour cela, d’ailleurs, dit-il, que «les ennemis» de Khalifa n’ont pas fouiné dans les comptes bancaires du célèbre prisonnier de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, puisque, insiste-t-il, «ses détracteurs sont convaincus qu’il n’a pas détourné un sou».

«Celui qui devrait être entendu, c’est bien moi, car, en qualité d’adjoint au maire de Khalifa, je cautionne toute les dépenses effectuées par celui-ci»

A entendre parler Bamba Fall, on a l’impression que la page de la polémique, qui entoure son supposé flirt avec le Pouvoir, est tournée. Surtout, si l’on sait qu’après sa déclaration mettant en doute la sincérité de son compagnonnage avec khalifa Sall, il s’est…rectifié, en soutenant qu’il sera toujours avec son ami et frère et ne la lâchera pas. Il est même allé jusqu’à dire que celui qui devrait être entendu, c’est bien lui, car, en qualité d’adjoint au maire de Khalifa, il cautionne toute les dépenses effectuées par celui-ci.

«J’ai été exclu du Parti socialiste et à l’heure où je vous parle, je ne suis que khalifiste»

Malgré cette plaidoirie, le maire de la Médina surprend plus d’un. En effet, à peine son temps de parole épuisé, il s’adresse à une poignée de journalistes qui relancent le débat sur son rapprochement ou supposé comme tel avec le camp présidentiel. A la question d’un journaliste, à ce sujet, il n’a pas mis de gants, pour se dédire encore, puisque, malgré les propos clairs qu’il avait tenus lui attirant tous les ennuis du monde, il a tenté de se rectifier. «Ecoutez,(avec un ton colérique)..Je n’ai rien à clarifier, car personne ne m’a acheté une carte de parti», a lâché la star de la circonstance. Poursuivant, il ajoute : «personne n’est mon maitre en politique, je ne demande rien à personne et je vais où je veux». Dans sa réponse, il n’a pas manqué de dire que tout ce qui le lie à Khalifa, c’est sa libération, rien d’autre. D’ailleurs, pour, semble-t-il, insister sur sa liberté d’aller, de s’allier avec le camp qu’il aura choisi, il dit. : «j’ai été exclu du Parti socialiste et à l’heure où je vous parle, je ne suis que khalifiste». Impressionnant, si l’on admet qu’il vient d’accepter son exclusion. Histoire, peut-être, de préparer sa migration vers…qui sait? D’autant qu’il ne se réclame d’aucune formation politique. Pour clore ce chapitre, le patron de la Municipalité de la Médina se prononce sur le candidat à la prochaine Présidentielle.

Aliou KANE

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