Le chef de file de «Rewmi» refuse, aujourd’hui plus qu’hier, de lâcher les basques au Président de la République. C’est tout le sens, qu’il faille donner au fait que, depuis Accra où il a assisté à l’Assemblée générale du Réseau libéral africain, Idrissa Seck ait encore accablé de ses «sarcasmes» Macky Sall, un maoïste devenu libéral, qui fait, a-t-il laissé entendre, de l’emprisonnement et de la déportation de ses adversaires politiques sa principale tasse de thé. Allusion faite au séjour carcéral, depuis le 07 mars 2017, du député-maire socialiste, Khalifa Sall, et à l’exil forcé de Karim Wade, fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade.

Le moins que l’on puisse dire est que le Président de la République a été l’absent le plus présent à l’Assemblée générale du Réseau libéral africain. Pour cause, prononçant un discours devant ladite Assemblée, le Président du Conseil départemental de Thiès a lancé, depuis Accra, «un appel solennel au Président Macky Sall, un maoïste devenu libéral, pour qu’il libère le prisonnier politique Khalifa Ababacar Sall, Députe-maire de la capitale sénégalaise, héritier légitime du socialiste Léopold Sédar Senghor».

Et, de l’avis d’Idrissa Seck, «la défense de la liberté contre l’arbitraire oppression est un principe qui transcende les idéologies et les croyances. Nul ne doit tolérer qu’une institution judiciaire soit manipulée par l’exécutif pour agresser ses adversaires et garantir l’impunité à ses partisans et alliés».

L’ancien maire de Thiès de donner rendez-vous à l’opinion nationale et internationale quant au sort qui sera réservé par la justice à Khalifa Sall. Sur ce, dit-il, «le 30 mars prochain, le monde entier saura si le Président Macky Sall a renoncé ou pas à se servir de la justice pour emprisonner ou déporter des adversaires politiques. Tous les Libéraux du monde dont Il proclame faire partie devront y veiller fermement et j’y prendrai toute ma part, à côté de l’opposition sénégalaise et des forces vives de la nation».

De l’avis de l’ancien Premier ministre sous le défunt régime de Me Abdoulaye Wade, pas besoin de se torturer les méninges. Selon lui, «finies doivent être toutes les formes d’astreintes et de privation arbitraire de liberté». Surtout, fulmine-t-il, l’on est à «l’heure où il faut renforcer la sécurité judiciaire pour aller vers l’émergence, à l’heure où notre secteur privé national aurait tant aimé profiter des opportunités qu’offrent le Sénégal et l’Afrique, à l’heure où les énergies comme les talents doivent se libérer au service de la créativité et de la compétitivité».

Selon le chef de file de «Rewmi», «ici à Accra, terre des héritiers de Nkrumah, il est tellement inspirant de parler de liberté et de renaissance africaine. Comme l’a dit le premier président de ce pays, «nous ne sommes pas africains parce que nous sommes nés en Afrique mais parce que l’Afrique renaît en nous».

Et, de l’avis de l’ex-édile de la Cité du rail, «cette renaissance doit sonner le glas de la gestion autoritaire du pouvoir, pour que soit finie l’ère de l’arbitraire, après tant d’années de sacrifices et de conquêtes démocratiques».

Très loquace, quand l’envie d’étaler son art oratoire l’en démange, Idrissa Seck a, durant son speech, dit : «je voudrais commencer par vous remercier de m’offrir l’opportunité d’un pèlerinage sur cette terre du refus et du panafricanisme, cette terre de Kwame Nkrumah. Cet immense Africain qui a brisé les chaînes mentales et appelé notre continent à s’émanciper du sentiment du dominé comme du ressenti de celui qui a perdu toute emprise sur son propre avenir»

L’un des plus farouches opposants de Macky Sall, par ces temps qui courent, explique «notre rencontre d’Accra doit être l’occasion de mettre en place un observatoire des avancées démocratiques et libérales sur notre continent en commençant par les pays où les membres de notre internationale sont aux responsabilités».

Pour cela, il n’y a pas à chercher de midi à quatorze heures, si l’on en croit Idrissa Seck. Pour lui, «il faut nous assurer de l’existence d’une justice forte et indépendante où il sera impossible de déporter ou d’emprisonner ses adversaires politiques et de garantir l’impunité à ses partisans et alliés». Selon lui, il urge «la mise en place d’un processus électoral transparent où un ministre de l’intérieur ne pourra pas déclarer, comme cela vient d’être le cas au Sénégal que son rôle premier est de domestiquer le système électoral pour faire gagner son patron au premier tour».

Autre nécessité impérieuse, selon toujours l’ancien Chef du Gouvernement sous le défunt régime de Me Abdoulaye Wade : «la préservation des immenses ressources de notre continent par une gestion experte et vertueuse afin que disparaisse le paradoxe insoutenable de la pire misère du monde sur le continent le plus riche de la planète ; la formation de notre jeunesse pour la préparer à l’inévitable compétition mondiale ; l’implication plus forte de notre secteur privé dans le développement du continent par la prise de participation dans les secteurs porteurs de notre économie comme par un accès privilégié à la commande publique».

Poursuivant, il ajoute : «je remercie mes sœurs et frères libéraux de tout le continent et d’ailleurs réunis ici, au Ghana, pays du Président Nana Akufo-Addo dont le récent et mémorable discours de Dakar fut une belle réponse à cet autre discours de Dakar selon lequel «l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire », discours d’un certain Sarkozy venu profaner l’enceinte de l’université Cheikh Anta Diop, Pharaon du panafricanisme».

Mansour SYLLA, Stagiaire

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