L’audience de ce lundi a été sur tous les plans, une séance hors du commun. Il y a, d’abord, le fait qu’un gendarme ait assuré le rôle de greffier. Ensuite, Me Ousseynou Fall a été rabroué par le juge, alors qu’il voulait qu’une minute de silence soit prononcée en hommage à l’ancien maire de Dakar, Mamadou Diop.

De même, il y a le fait que les deux Percepteurs ne se soient pas présentés au début de l’audience. Ce qui a eu  pour conséquence de faire sortir Malick Lamotte de ses gonds. Mais la plus grande attraction du jour a été le tonitruant El Hadji, qui a failli en venir aux mains avec un gendarme.

La dernière audience du procès de l’affaire dite de la Caisse d’avance a démarré sur les chapeaux de roue. Une fois n’est pas coutume, c’est un gendarme qui a assuré les fonctions de    greffier. Sauf qu’il y a eu un petit couac. Les prévenus étaient absents, à ce moment-là, de la Salle. « Il faut qu’un greffier les fasse sortir de leurs cellules », nous signifie-t-on. Pour réparer cet impair, l’audience est suspendue. Le juge Malick Lamotte, ses Assesseurs et le Procureur se retirent. Quelques instants plus tard, des applaudissements retentissent dans la Salle. Ces signes d’affection sont destinés à Me El Hadji Diouf, drapé pour la circonstance d’un beau boubou blanc. Ce qui a eu pour contrecoups   d’indisposer la horde d’hommes en bleu censés garantir la sérénité  des débats. Une minute plus tard, Khalifa Sall et ceux avec qui il partage le même sort, à savoir Mbaye Touré, Yaya Bodian, Ibrahima Yatma Diaw, Amadou Makhtar Diop, Fatou Traoré, font leur arrivée dans la Salle. Malgré les appels à l’ordre des forces de sécurité, les aficionados du premier magistrat de la ville chantonnent : «Dieu, nous te prions, pour que Khalifa Sall ne perde pas la face».

Me El Hadj Diouf à un gendarme : «je vais insulter quiconque essaie de me marcher sur les pieds»

Estimant, peut-être, que Me El Hadji Diouf était à la base de tout ce tohubohu, un gendarme s’avance vers lui. S’ensuit une petite altercation entre les deux hommes. «Je vais insulter quiconque essaie de me marcher sur les pieds », s’insurge le tonitruant Avocat. Heureusement, à ce moment, le juge Lamotte et ses Assesseurs ont fait irruption dans la Salle. Le premier alinéa de l’article 386 est cité pour dire qu’il est prévu de recourir à un greffier Ad-hoc, pour extraire les prévenus, si nécessaire. Sur ces entrefaites, Ibrahima Mbaye, le greffier par défaut, prête aussitôt serment.

Cette formalité étant remplie, le juge s’assure que tous les prévenus sont  bel et bien dans la Salle. Grande a été sa surprise d’apprendre que les deux assesseurs étaient absents. Malick Lamotte exige leur présence. L’audience est, une fois de plus, renvoyée. Lorsque Malick Lamotte rentre,  de nouveau, dans la Salle, Me Ousseynou Fall lui demande qu’une minute de silence soit prononcée pour Mamadou Diop.

Le juge s’y refuse. Il voulait, plutôt, connaitre la raison, pour laquelle Mamadou Oumar Bocoum et Ibrahima Touré étaient absents, lors de l’ouverture de l’audience, alors que cela leur avait été notifié. Les agents comptables lui signifient que leur Avocat leur ont fait savoir que leur présence n’était pas nécessaire.

Après cette dernière mise au point, les choses sérieuses pouvaient commencer. Aussitôt, Malick Lamotte s’est mis à lire son verdict.

Omar NDIAYE

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