Le Syndicat des travailleurs de l’Aéronautique civile du Sénégal (SYNATRAC) a été porté sur les fonts baptismaux, hier. Un cadre saisi par ses membres pour dresser un tableau sombre des 105 jours d’activité de la nouvelle plateforme aéroportuaire de Diass. En effet, d’après les syndicalistes, 200 agents sont menacés d’expulsion par le Conseil d’orientation de Limak-Aibd-Summa (LAS), sans compter la suppression des heures supplémentaires des agents sénégalais des ADS, (puisque d’autres agents sont turcs et travaillent sur la plateforme) reversés à Diass et les maigres salaires des travailleurs pendant que les agents turcs et «leurs complices sénégalais» se tapent des millions F Cfa, sous le regard passif des autorités du pays à qui le Syndicat demande d’agir, avant qu’il n’use d’autres moyens.

Décidément, l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass s’attire encore des foudres. Après la sortie dans la presse du Directeur général du Consortium Limak-Aibd-Summa(LAS), samedi dernier, pour dresser un bilan élogieux des 100 jours d’activité de la plateforme aéroportuaire, le tout nouveau Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Aéronautique Civile du Sénégal (SYNATRAC) vient de rajouter une couche aux mille et une difficultés passées sous silence, et auxquelles est confrontée la nouvelle plateforme aéroportuaire de Blaise Diagne. En effet, face à la presse, hier, dans le cadre du lancement du Syndicat, le Secrétaire général dudit Syndicat, Mamadou Diop, a listé les maux de cet Aéroport. Tout, d’abord, il a tenu à expliquer que 200 des 456 agents des ADS reversés à l’AIBD sont menacés d’être renvoyés par la Direction de LAS, brandissant le prétexte du sur effectif».  Ce que les membres du nouveau corps syndical ont déploré de toutes leurs forces. Sur ce, les syndicalistes ont menacé de passer à la vitesse supérieure, si cette décision du Conseil d’orientation de LAS n’est pas annulée.

Le Syndicat joue à se faire peur : «vous n’avez même pas une idée de ce que nous envisageons de faire, si ces 200 agents sont mis à la porte. Nous sommes prêts à y laisser nos vies»

Très déterminé, visiblement, à aller jusqu’au but de son combat pour le retrait et l’annulation de cette décision, le Secrétaire général du Syndicat, la colère se lisant nettement sur le visage, prévient : «vous n’avez même pas une idée de ce que nous envisageons de faire, si ces 200 agents sont mis à la porte. Nous sommes prêts à y laisser nos vies».  De plus, les syndicalistes ont dénoncé «une discrimination malsaine, dans le traitement salarial des agents de LAS». En effet, d’après M Diop, «les travailleurs sénégalais, quelles que soient leurs qualifications et leur maitrise du secteur de l’aéronautique civile, sont affectés à des postes de seconde zone, comme dans le hangar, avec des salaires misérables. Alors que les Turcs, eux, occupent les postes les plus juteux de la plateforme. Ce, sous le regard passif des autorités sénégalaises» à qui les «frustrés» demandent «d’agir, dans les plus brefs délais, pour corriger cette injustice».

Poursuivant, le Secrétaire général, qui dénonce la suppression des heures supplémentaires pour les Agents sénégalais, qui sont sur la plateforme aéroportuaire, de 4h du matin à 19h, pointe du doigt la gestion qu’il juge hasardeuse de l’Aéroport, qui, selon eux, n’est pas prêt à décoller.

Un lobbying au sein de l’Aéroport

Ivres de contre les Autorités aéroportuaires, les syndicalistes ont estimé que la situation des travailleurs se détériore, jour après jours. Et, c’est justement parce qu’il y a un groupe d’e Sénégalais qui suivent à la lettre les directives «antiéconomiques » de la Direction générale de LAS pour détruire les ancien travailleurs des ADS. En clair, le Secrétaire général du SYNATRAC a indiqué que ces individus, tapis dan l’ombre, sont connu de tous et ne se soucient que de leur intérêt et non de ceux de leurs collègues. En retour, expliquent les syndicalistes, «les Turcs, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, mettent ces méchants dans les meilleures conditions, avec des salaires qui ne reflètent pas leurs qualifications. Au moment où la, les Agents «mutilés» de LAS, si l’on se fie aux explications des défenseurs de la cause des travailleurs de AIBD, n’ont pas réglé, à ce jour, leurs loyers.

«Les Agents travaillent 2 jours et se reposent 3 jours…»

Au moment où les Services de l’Aéroport font défaut, selon le SYNATRAC, les travailleurs se voient imposer un mode de pointage «qui n’honore pas l’AIBD». Pour les membres du dit Syndicat, pour des raisons injustifiées, l’Administration de l’Aéroport s’est arrogée le droit de limiter les heures de travail des Agents. A les en croire, les Agents travaillent 2 jours et se reposent 3 jours. Ce qui est incompréhensible, d’après eux, en ce sens que l’Aéroport a besoin de bras pour son fonctionnement. Même si les raisons de ce choix de LAS n’ont pas été données par les autorités aéroportuaires, le Secrétaire général du nouveau Syndicat s’est permis de dire que c’est pour «des besoins d’économiser les fonds».

 

«Une fois leur reversement à Diass fait, ont été rétrogradés par les Turcs, conduisant ainsi à une perception d’un salaire, qui ne peut résoudre aucun problème»

Au sujet de la situation des travailleurs temporaires, il a été question, lors de ce face-à-face avec la presse, d’indiquer que «ces derniers, une fois que leur reversement a été fait à Diass, ont été rétrogradés par les Turcs, conduisant ainsi à une perception d’un salaire, qui ne peut résoudre aucun problème». Ce que les syndicalistes disent ne toujours pas comprendre, c’est le mutisme des autorités sénégalaises. Pourtant, expliquent-ils, cet Aéroport est un bien national, même si les Turcs ont contribué à hauteur de 64 milliards de nos francs, pour l’achèvement des travaux entamés par Saoudi Bin Ladin Group. En conclusion, le SYNATRAC estime qu’en 105 jours d’exploitation, le constat est que l’AIBD traine encore des pieds.

«Le Salon d’honneur est toujours en chantier…»

Autre manquement soulevé par Mamadou Diop et ses camarades, l’inachèvement du chantier du Salon d’honneur de l’AIBD. Les syndicalistes ont soutenu hier, que contrairement à l’idée que se sont faite la majeure partie des sénégalais, le Salon d’honneur de l’Aéroport est toujours en chantier. Un fait qu’ils n’ont pas pu digérer et qui les conduit à tonner que l’ouverture de l’Aéroport a été simplement précipitée.

Aliou KANE

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