Une nouvelle Plateforme dénommée Front démocratique et social de résistance nationale contre les manipulations constitutionnelle et électorale a été portée sur les fonts baptismaux, hier, par une vingtaine de Partis d’opposition et Mouvements de la société civile dont le Parti démocratique sénégalais et le Grand cadre des Syndicats d’enseignants. Elle a donné rendez-vous au peuple pour aller manifester devant les grilles de l’Assemblée nationale, le 19 avril prochain, afin de faire obstacle au vote notamment du projet de loi instituant le parrainage. Mais coup de théâtre : Rewmi et le Grand Parti semblent prendre le chemin inverse, puisqu’ils ne font pas partie des signataires de la nouvelle Plateforme.

Rendez-vous est pris le 19 avril prochain. Cette date est choisie par le régime de Macky Sall pour le vote du projet de loi instituant le parrainage. L’opposition, qui a promis de ne pas se laisser faire, a demandé au peuple de faire bloc derrière elle, pour éviter que ledit projet de loi ne passe comme lettre à la poste. «Macky Sall veut rester, coûte que coûte, à la tête du pays. Cela ne se passera pas, ainsi. Le Sénégal n’est pas un pays, où un Président peut agir comme bon lui semble. Nous appelons tout le peuple à se mobiliser, pour montrer à Macky Sall, que ce projet de loi est antidémocratique. Nous ferons tout, pour éviter que le pays soit mis sens dessous-dessus. Mais, lorsqu’Abdoulaye Wade est arrivé à ce stade, des personnes bien intentionnées l’ont convaincu, pour qu’il fasse marche-arrière. Il y en a, qui disent que ce sont les chefs religieux, qui ont contraint Abdoulaye Wade à revenir sur son projet de loi. Moi, je pense que le peuple a eu à jouer un grand rôle, en se mobilisant. Je me rappelle que le rassemblement du 23 juin avait été autorisé. Je pense que Macky Sall autorisera notre manifestation du 19 avril», prévient Mamadou Diop Decroix. Ce dernier demande, par conséquent, au peuple de venir nombreux à la place Soweto, le 19 avril, pour faire obstacle au vote du projet de loi controversé.

La répression de la marche des enseignants décriée

Les frustrés du régime de Macky Sall se sont, une fois de plus, donnés rendez-vous dans les locaux de la permanence de «Bokk Guis-Guis» pour la mise en place d’un large Front démocratique et social de résistance nationale contre les manipulations constitutionnelle et électorale au Sénégal. Cette nouvelle plateforme est venue suppléer  l’Initiative pour des Elections Démocratiques. Les adhérents sont, entre autres, Ptp, Pastef, le PUR, la République des valeurs, le Pds. En sus, il y a beaucoup de mouvements de la société civile et des Syndicats d’enseignants.

«Nous avons été informés par Oumar Wally Zoumarou que la marche des enseignants a été,  sauvagement, réprimée à Ziguinchor. Nous disons que nous sommes solidaires aux enseignants. La répression ne nous arrêtera pas», a réagi le porte-parole du jour, Mamadou Lamine Diallo. «C’est la raison, pour laquelle nous avons décidé de mettre en place un front de résistance», indique-t-il.

Rewmi et le Grand Parti brillent par leur absence

Apparemment, tous les leaders de l’opposition ne sont pas convaincus par l’approche adoptée par le Front démocratique et social de résistance nationale contre les manipulations constitutionnelle et électorale au Sénégal. En effet, deux partis politiques, et pas des moindres, n’ont pas signé la Charte fondatrice de la plateforme. Il s’agit du Grand Parti de Malick Gackou et de Rewmi d’Idrissa Seck. «Formellement, Rewmi n’est pas là, aujourd’hui. Mais cela ne veut pas dire que Rewmi ne sera pas là, demain», minimise Mamadou Diop Decroix. Oumar Sarr du Pds préfère, lui, donner sa langue au chat. Pour sa part, Malick Gackou a indiqué, hier, que même si Macky Sall instaure le parrainage, cela ne va pas l’empêcher de le battre en 2019.

Les responsables de la nouvelle Plateforme pensent que le contexte actuel est différent de ce qui s’est passé, lors des manifestations pré-électorales de 2011. Pour eux, il ne suffit pas de battre campagne, pour battre Macky Sall, vu que, selon Me El Hadji Diouf, «cette réforme est scélérate, fumiste, anti-démocratique, diabolique».

Omar NDIAYE

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