Ça ne court pas les rues. C’est la première fois qu’un fils du Sénégal décide de porter plainte contre deux Premières Dames de Chefs d’Etat en exercice. Et de surcroît, pour vol et recel. Selon des infos de SourceA, Serge Silva, auteur du Concept «Débattons Panafricains», a déposé deux plaintes contre le Cabinet de la Première Dame du Mali pour vol de projet et le Cabinet de la première Dame de la Côte d’Ivoire pour recel.

Tout est parti de l’émission  «Débattons Panafricains», qui a changé d’appellation pour devenir la  «Coupe Panafricaine des Débats». SourceA vous détaille les péripéties d’une affaire qui implique plusieurs Premières Dames de Chefs d’Etat africains.

Les amoureux de la télé, notamment la 2stv, connaissent, sans doute, l’émission «Débattons». Ce concours d’art oratoire met aux prises des jeunes étudiants, qui discutent de questions ayant trait à l’actualité, à la culture et à l’économie. Ce concept, enregistré, en 2009, à la BSDA (actuelle SODAV), est exploité, depuis 2010, par son promoteur. Par la suite, le dénommé Serge Silva a reçu la sollicitation du Cabinet de la Première Dame du Mali, pour exporter son idée dans son pays. Malheureusement, mal lui en a pris, et pour cause.

« Il y a une vidéo sur youtube dans laquelle la première du Mali m’a  présenté au peuple malien comme le promoteur et seul vrai auteur de l’émission. »

Serge Silva confie à SourceA que c’est en novembre 2013 qu’il a reçu un appel d’un certain Daouda Ndiaye. Ce dernier s’est présenté à lui comme étant un employé du Cabinet de la Première Dame du Mali. «Il m’a dit qu’il a vu l’initiative sur la 2stv et qu’il veut que je les aide à reproduire cela chez eux. Je devais apporter mon expertise pour la mise en place et l’organisation de l’événement. Le mois suivant, il a envoyé un certain Mohamed Sidi Koné, journaliste à l’ORTM. Je lui ai montré le concept et comment se fait l’enregistrement.

J’ai reçu une invitation de la Première Dame du Mali, qui m’a payé le billet d’avion et m’a logé durant deux semaines. J’ai mis en place le concours télévisé là-bas. Ils m’ont demandé de l’appeler «le profil du citoyen». D’après la Première Dame, cette appellation colle plus aux réalités du Mali», narre la victime.

Pour convaincre plus sur le fait qu’il s’agisse-là de sa propriété, Serge Silva renchérit : «d’ailleurs, il y a une vidéo sur youtube dans laquelle la première du Mali m’a  présenté au peuple malien comme le promoteur et seul vrai auteur de l’émission. Elle a dit que j’étais là bas pour les aider. Sur place, je lui ai parlé de mon ambition, à savoir organiser une Coupe d’Afrique Nations des débats. Je lui ai dit que je voulais commencer par les deux pays frères, à savoir le Sénégal et le Mali», se rappelle-t-il.

«La Première Dame du Mali ne voulait pas exposer son nom»

En 2015, l’équipe sénégalaise, représentée par l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), s’est déplacée par les soins de Serge Silva au Mali. En décembre de la même année, il y a eu le match-retour qui a été organisé par son Cabinet, en collaboration avec le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L’année suivante, il était prévu d’organiser  une deuxième édition au Sénégal. Mais «les autorités n’ont pas suivi». Par conséquent,  Serge Silva a eu l’idée de délocaliser, de nouveau, l’émission au Mali.

Par contre, les étudiants sénégalais n’ont pas pu y participer, faute de billets d’avions. «Cette année, on avait retenu la Côte d’Ivoire, pour abriter cette compétition. A un moment donné, j’ai proposé aux Maliens d’intégrer le Comité d’organisation. Il y a dans ce Comité mon Cabinet, qui s’appelle Solution Constructive Concept, le Cabinet de la Première Dame du Mali et l’Ong Agir (L’Ong de la Première Dame du Mali) et un Groupe qui s’appelle Action pour la Conscience Citoyenne, représenté par Monsieur Daouda Ndiaye et Sidi Koné. Cette Association a été mise sur pied pour organiser l’émission. Car, la première du Mali ne voulait pas exposer son nom». Jusque là, il n y avait pas de quoi fouetter un chat.

La présente édition des «Débattons Panafricains» a débuté, le 25 févier dernier, en Côte d’Ivoire. Elle doit, en principe, prendre fin, ce 3 mars. Sauf que celui, qui est à l’origine du Concept, a été, finalement, écarté des débats. «A trois semaines de la compétition, ils m’ont dit que tout était prêt. Je me suis déplacé au Mali. Lorsque je suis revenu, ici, j’ai actionné  le Ministère de l’Enseignement Supérieur, la Primature et la Première Dame du Sénégal. On a pu avoir sept billets pour les membres de l’UGB (détentrice du Trophée national). Au dernier moment, j’ai eu vent que le Mali avait actionné d’autres étudiants sénégalais et leur avait même payé le billet pour un transport par bus. C’est un étudiant qui m’en a parlé», explique Serge Silva.

A l’en croire, «les Maliens ont  nié ces allégations. Par la suite, les organisateurs maliens m’ont appelé, pour me dire que la délégation camerounaise a eu un accident. C’est Daouda Ndiaye, qui me l’a dit. Il m’a informé que, le lendemain, ils avaient rendez-vous avec le Cabinet de la Première Dame de la Côte d’Ivoire. Enfin, ils m’appellent pour me dire qu’ils ont décidé de surseoir à la compétition, à cause de la mort d’étudiants camerounais, à la suite de l’accident». Par contre, Serge Silva n’étant pas né de la dernière pluie, a décidé d’enquêter pour savoir de quoi tout ça retourne.

Mme Adama Traoré Sidibé, Directrice de Cabinet de la Première Dame du Mali : «Marième Faye Sall n’est pas professionnelle. Elle ne verse que dans les activités sociales»

 Après investigation, le promoteur du Concept des «Débattons Panafricains» s’est, confie-t-on à SourceA, rendu  compte que le Cameroun ne faisait pas partie de la compétition. C’est ainsi qu’il a décidé de confondre  la Première Dame du Mali et les organisateurs. «Ils ne voulaient pas décrocher leur téléphone. A un moment donné, Mme Adama Traoré Sidibé, Directrice de Cabinet de la Première Dame du Mali, m’a dit : «Débattons, c’est vous qui l’avez créé, mais nous avons décidé de continuer l’aventure, sans vous. Cela n’en vaut pas la peine de vous battre. C’est David contre Goliath. L’année dernière, on a envoyé des correspondances, votre Première Dame n’a pas répondu. Ce n’est pas professionnel. La première dame ne verse que dans les activités sociales».

 «Mme Adama Traoré Sidibé, Directrice de Cabinet de la Première Dame du Mali, m’a dit : «Débattons, c’est vous qui l’avez créé, mais nous avons décidé de continuer l’aventure, sans vous. Cela n’en vaut pas la peine de vous battre. C’est David contre Goliath»

Le dossier de cette affaire rocambolesque est pendant en justice. En effet, l’auteur et le promoteur de l’émission «Débattons», après avoir saisi les Autorités compétentes, se sont attachés les services de Me Antoine Mbengue. Ses conseils ont envoyé, selon toujours les infos de SourceA, une sommation interpellative à l’ORTM, pour que les images du Concours ne soient pas diffusées. Dans la même foulée, une plainte est déposée contre le Cabinet de la Première Dame du Mali pour vol de projet et le Cabinet de la première Dame de la Côte d’Ivoire pour recel.

Omar NDIAYE

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