Presque, impossible !

Il n’y a pas de doute : passer une journée, sans son téléphone cellulaire est, de nos jours, devenu, quasiment, impossible pour l’Homme. Jeunes, enfants, adultes, bref, personne ne peut se passer de cet appareil. En attestent les témoignages recueillis par SourceA auprès de ses usagers.

Le téléphone portable, qu’on le veuille ou non, occupe, de nos jours, une place centrale dans le vécu quotidien de l’Homme. Les Sénégalais n’en diront pas le contraire. En effet, venu révolutionner les moyens de communication et permettre aux usagers de pouvoir communiquer avec n’importe qui et n’importe où, cet appareil est devenu un allié incontournable dans la vie de ses utilisateurs. Personnes âgées, adultes, jeunes et enfants ne peuvent résister à cette fièvre des nouvelles Technologies de l’information et de la communication. A la question de savoir si les utilisateurs de ce «précieux bijou» pourraient se passer de celui-ci, ne serait-ce qu’une journée, la réponse sonne presque négative.

Nous sommes dans les rues de Castors, à l’Avenue Bourguiba, précisément derrière le goudron, entre les deux stations Total. Ici, les voitures et les personnes se disputent la chaussée, malgré l’installation des feux tricolores, pour réguler le code de la route. C’est là que nous tombons nez à nez sur deux jeunes étudiantes en pleine discussion qui revenaient des cours. Dans une ambiance sur fond de klaxons de voitures, poussières venues de partout, le tout teinté d’un brouhaha indescriptible qui empêche une bonne conversation, elles acceptent de livrer à SourceA leurs avis.

«En tant qu’étudiante, le portable est un instrument de recherches spontanées qui nous permet de nous informer sur notre pays et le reste du monde.C’est vrai que l’ordinateur joue le même rôle que lui, mais ils sont différents, du fait qu’on ne peut l’avoir sur soi à chaque instant. Toutefois, il serait avantageux de l’utiliser à bon escient», explique Rose Sène, étudiante en première Année de Marketing, au ‘’Sup-Tec Batis, école de formation située à la rue A, X Ahmadou Bamba.

Khady Dabo, sa copine, relative au sujet de l’argumentaire de Rose Sène. ‘’Passer une journée sans communiquer, c’est, certes, difficile, mais pas impossible. Je ne suis pas une adepte des réseaux sociaux, comme le fait la jeunesse, aujourd’hui», souligne l’étudiante, avec un air de désintéressement. Dans la foulée, elle en rajoute cette couche : «au cas où il peut se perdre, on peut souvent l’oublier à la maison ou  en panne, si je n’ai pas les moyens pour acheter sur le champ, je ne vais me prendre la tête pour ça».

Le compagnon de tous les jours

Pendant la conversation avec les deux filles, il y avait, à côté de la route, deux enseignantes de l’Ecole primaire «La maison de la sagesse», en plein exercice avec les élèves, pour leur montrer comment traverser la route avec les différents  feux tricolores. Et, malgré la concentration dont elles faisaient montre, lors de cet exercice, l’une d’entre elles a bien voulu jeter son grain de sel au sujet de notre reportage. Salimata Diouf, Enseignant au Cours élémentaire, voilée avec un foulard bleu qui pendait sur les épaules, est d’avis que le portable lui sert de courroie de transmission avec sa famille, ses amis et son travail.

«Le téléphone reste, en ce moment, un moyen de communication dynamique et performant, qui nous aide dans nos recherches sur les cours qu’on dispense aux enfants ; il est notre compagnon de tous les jours. Tout comme, il nous aide à garder le contact avec les personnes qu’on ne voit pas toujours et aussi de communiquer entre collègues», déclare la jeune dame qui mettait les écoliers en rangs pour retourner en classe.

Omar Ndiaye : «je suis, depuis deux ans, sans connexion, et je ne m’en plains pas  parce que…»

Notre reportage nous conduit, quelques instants plus tard, à Dieupeul-Derké 1 et 2, un quartier de Dakar. Ici, nous sommes, précisément, devant le Collège d’enseignement moyen (Cem), Ousmane Socé Diop. Une foule d’élèves sont en pause. En attendant de reprendre les cours dans l’après-midi. Certains discutent, d’autres jouent au ballon et au saut à corde.

 En tant qu’adeptes de cet outil de communication, les adolescents sont exposés à un véritable danger que constitue l’usage de ce mobile, à cause des multiples possibilités qui s’offrent à eux. Notamment, dans les réseaux sociaux (la tricherie, le vagabondage sexuel, les grossesses précoces, l’indiscipline, les mauvaises fréquentations, les échecs scolaires..). Et pourtant, ce Collégien de 15 ans en classe de 4ème sous le sceau de l’anonymat, se démarque de la majorité.

«Je peux me passer de mon téléphone, la preuve est que je suis, depuis deux ans, sans connexion, et je ne m’en plaints pas  parce que, pour moi, il n’est qu’un outil de distraction et rien d’autre. Je l’utilise pour jouer les jeux-vidéo», témoigne Omar Mbaye.

«Sinon je tombe malade»

Si pour Omar Mbaye, le téléphone cellulaire le laisse de marbre, ce n’est qu’un simple objet de divertissement, ce n’est pas le cas pour Mohamed Niang.

«Le téléphone-cellulaire est mon meilleur ami. Avec lui, je ne m’ennuie pas et me permet de causer avec mes parents, mes amis et même de connaitre de nouvelles personnes, avec Watsapps, Facebook tweeter, instagram. Je ne peux pas faire une journée sans le portable, sinon je tombe malade’ ’, affirme-t-il.

Après plusieurs rencontres, nous avons constaté que ce moyen de communication s’avère indispensable, dans le quotidien des Dakarois. Fatou Ndiaye, une ménagère, rencontrée à la gare des bus, avec son panier rempli de légumes, attendait patiemment son bus.

«Je ne peux pas faire une journée sans entendre mes enfants, qui sont à l’étranger, nous n’avons que cet appareil qui puisse nous permettre ce rapprochement. D’ailleurs, lorsque mon téléphone est en panne, je les joins dans les cabines téléphoniques», a-t-elle confié.

Plus qu’un effet de mode, le téléphone portable est un moyen de communication nécessaire d’une société en pleine mutation. Les interlocuteurs rencontrés dans la capitale du Sénégal  nous le prouvent.

Nadège

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