L’information a été confirmée de l’ONG Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) : au moins 50 combattants pro-régime ont été tués dans des frappes sur des positions de Damas dans la région d’al-Hari, dans l’est. L’agence officielle Sana attribue ces raids de la nuit dernière à la coalition emmenée par les Etats-Unis, mais cette dernière a démenti.

La coalition internationale luttant contre les jihadistes en Syrie sous la direction de Washington a nié, ce lundi 18 juin 2018, avoir mené des raids aériens sur des positions du régime Assad dans l’est du pays la nuit dernière. « Il n’y a pas eu de frappe de la part des forces américaines ou de la coalition dans cette zone », assure une source de la coalition auprès de l’Agence France-Presse.

Les bombardements se sont déroulés dans la province de Deir Ezzor, riche en pétrole, où les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les Etats-Unis, ainsi que les forces gouvernementales syriennes appuyées par la Russie, mènent des offensives distinctes contre le groupe Etat islamique (EI). Le raid de la nuit est l’un des plus meurtriers contre les forces de Damas jusqu’ici.

Parmi les victimes dénombrées par l’OSDH, trente Irakiens. Des « combattants non syriens dépendant des milices loyales au régime » ont été tués, rapportait ce matin l’OSDH. La coalition, si elle se dédouane, dit être au courant de l’existence de ces frappes et précise qu’elles ont « tué et blessé plusieurs combattants de Kataëb Hezbollah ». Il s’agit d’une milice chiite irakienne patronnée par la République islamique d’Iran, alliée à Damas.

Mais ni l’Observatoire syrien des droits de l’homme, ni la coalition internationale, ne se sont montrés en mesure de préciser l’origine de ces bombardements nocturnes. Alors, qui est le responsable ? Pour l’agence officielle syrienne Sana, les choses sont claires : citant une source militaire, cette dernière a attribué le raid à des appareils de la coalition emmenée par les Etats-Unis.

Cette affaire n’est pas une première dans cette région

Dans cette région, les troupes loyales à Damas contrôlent les terres situées à l’ouest du fleuve Euphrate, qui traverse la province de Deir Ezzor, quand les FDS se battent de leur côté pour expulser l’organisation EI de plusieurs villages sur la rive Est, près de l’Irak. Les deux camps évitent en principe toute confrontation, notamment via une ligne de « déconfliction » pour prévenir tout incident.

En avril, de rares affrontements ont néanmoins éclaté entre les deux camps, tuant plus d’une douzaine de combattants. Par ailleurs, le 24 mai, 12 combattants favorables au régime Assad avaient perdu la vie dans un autre raid aérien. A l’époque, l’OSDH et des médias d’Etat syriens avaient attribué l’attaque à la coalition menée par les Etats-Unis. Le Pentagone avait démenti également.

En février, en revanche, après une attaque de Damas contre les FDS, la coalition avait reconnu avoir tué 100 combattants pro-régime, dont cinq Russes selon Moscou, dans cette province. Et en septembre 2016, des positions militaires du régime avaient été bombardées aussi (plus de 60 soldats syriens tués). Cette fois, la coalition avait concédé avoir pris les forces du régime pour des jihadistes.

L’organisation EI a perdu l’essentiel des positions qu’elle avait obtenues depuis 2014 en Syrie et en Irak. Mais le groupe reste présent dans des zones désertiques transfrontalières, notamment dans la province de Deir Ezzor. Les frappes de la nuit interviennent justement au lendemain de la reprise par les FDS de Dachicha, un village, un « fief important » situé dans le nord de la province de Hasakeh.

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