Face à des difficultés financières, l’Agence nationale de la reconstruction de la Casamance (Anrac) rattachée à la Présidence de la République a proposé à ses agents la réduction de leurs salaires pour souffler, économiquement.  Une mesure approuvée par certains, mais contestée par d’autres.

 

C’est un paradoxe qu’une Agence rattachée à la Présidence  de la République soit à court de moyens pour non payement intégral des salaires de ses employés. Et, l’Agence nationale de la reconstruction de la Casamance (ANRAC) n’est pas loin de cette situation, même si la Direction générale dit a qui veut l’entendre que la structure ne manque pas de moyens. Mais est plutôt en proie à quelques difficultés financières. Inhérentes à un budget épuisé.

Face à cette situation, la Direction générale a demandé aux Agents d’accepter une baisse sur les salaires pour supporter le fonctionnement de la boîte. Après plusieurs négociations, le Directeur général a eu une concertation avec l’ensemble des employés.  Au total, 49 agents classiques étaient concernés par cette mesure. 34 ont accepté la mesure, selon les confidences faites à SourceA. Seuls 3 ont refusé la baisse de leurs salaires. «Les 3 agents sont ceux dont le taux de baisse des émoluments est le  plus insignifiant», dit-on.

Aussi, 12 préposés agents (gardiens et service de nettoyage) ont été défalqués et externalisés. La Direction se trouve face au refus de 9 d’entre eux de signer les avenants contre 3, qui ont accepté la mesure. «Il leur a été proposé de continuer les travaux, sous forme de prestation, tout étant liés à l’Agence, moyennant le même salaire qu’ils percevaient», expliquent nos sources.

Dans l’ensemble, l’Agence est en contentieux avec 9 réfractaires licenciés. «On ne renvoie personne. Et personne n’a été licencié. C’est juste que notre masse salariale dépasse largement notre budget de fonctionnement et d’investissement», se justifie-t-on au sein de la Direction générale. Ce qui explique la stagnation des salaires. La vérité est que le budget de fonctionnement est en dessous de la masse salariale.

Cette situation, selon toujours les confidences faites à votre journal, ne saurait perdurer longtemps. «Ce n’est pas un manque de moyens. Nous sommes rattachés à la Présidence. Nous sommes à une période de transitio,n pour faire un plan d’action. Cette réduction ne concerne que cette année 2018. Le budget sera rehaussé, lors des 3 prochaines années», promet-il. L’année 2018 consiste à la confection d’un dossier stratégique du plan d’action des activités et d’action et autres.

Une assistante démonte cette version

La Direction peut servir une autre explication beaucoup plus explicite aux licenciés qui n’entendent pas accepter la version de budget épuisé. Une dame qui se dit être une assistante dans la boite depuis 2004 s’est confiée à Rfm pour donner sa version des faits. Elle note, avant tout, qu’il n’y avait jamais eu auparavant de concertation avec les employés.

«On a reçu des notifications de licenciement le 28 et 29 mars 2018 pour une quinzaine de personnes… pour des raisons économiques, avec rupture de contrat sans remise de cheque», a-t-elle fait remarquer.

Poursuivant ses explications, elle confie avoir reçu des avenants avec notification de rupture de contrat, mais  avec des ponctions sur salaires à des taux exorbitants, «disparates entre 1 à  47% pour des raisons économiques».

Pire, dit-elle, «entre le 4 et 23 octobre 2017, le Dg a recruté 4 personnes avec des CDI déposés à l’enregistrement, le 15 janvier 2018, dont 17 personnes à insérer dans le contrat à assurance maladie, alors qu’on a commencé les négociations et signer un Cd de non conciliation entre la Direction générale et le Collectif du personnel devant la Direction du travail pour le respect de la Législature sociale. Le Cd a été constaté le 5 mars 2018».

Pour elle, la raison est toute simple. La décision serait venue du sommet. «D’après le Dg, il  aurait reçu des instructions de la tutelle, c’est-à-dire du Secrétariat général de la Présidence et du Conseil de surveillance pour réduire le personnel pour des raisons économiques. Nous demandons au Président de la République son arbitrage sur cette injustice. Parce que l’Anrac est née dans ce processus de paix entre l’Etat et le Mfdc», a-t-elle expliqué.

Ousmane THIANE (Stagiaire)

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