Malgré le rôle « important » que joue la filière niébé dans la chaine alimentaire du Sénégal, les producteurs de cette légumineuse, ayant pris part à la Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources Animales (FIARA) 2018, ont estimé que l’Etat du Sénégal n’a pas mouillé le maillot, pour créer les conditions de décollage de la filière. En effet, soulignent les producteurs qui ont fait face à la presse, hier, pour débattre de la question, les ressources financières allouées par l’Etat, sont quasi inexistantes. Non sans s’intriguer du fait que, selon eux, aucune condition d’accéder aux équipements et aux semences certifiées n’a été créée par les autorités, qui « n’ont jamais distribué des semences certifiées », pour garantir la qualité des récoltes.

La culture du niébé joue un rôle très important dans notre chaine alimentaire. C’est, du moins, l’avis de plusieurs Organisations de production de cette légumineuse à graine réunis, hier, au CICES dans le cadre de la Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources Animales (FIARA).  De plus, d’après ces producteurs affiliés au Réseau des Organisations Paysannes et Pastorales du Sénégal et d’autres Organisations du genre, une importance de taille devrait être accordée à cette culture, qui, avec le temps, a connu une augmentation de ses superficies cultivées, une amélioration de la variété de la filière, ainsi qu’une  maitrise du stockage. Sans omettre le fait que, le niébé soit passé d’une culture de subsistance, à une culture de rente. Toutes ces précisions pour, justement, montrer le poids du niébé dans la sécurité alimentaire, surtout que, d’après Samba Mbaye, porte-parole de la Coalition d’Organisations de production, le niébé est un moyen de résilience, face aux changements climatiques. Il s’y ajoute que, selon lui, on assiste, depuis plus de deux décennies, à un développement de la culture du niébé. L’existence de variété à cycle court, entre 45 et 60 jours, a, sensiblement, contribué à l’augmentation de ses emblavures, car la moyenne des superficies emblavées sur la période  2011 2014, tourne autour de 125 mille ha par an. De 90 mille en 2011, à 123 mille ha en 2014. Sur la même période, renchérit M Mbaye, la production annuelle est passée de 28 mille tonnes à  40 mille.  Pour les campagnes 2017 2018, la production est estimée à plus de 117 mille tonnes, a-t-il conclu.

L’appui de l’Etat à cette filière, jugé faible par les Organisations de producteurs de niébé

Malgré l’importance de cette filière, les producteurs ont jugé presque inexistant l’appui des autorités sénégalaises pour la relance de la filière. En effet, si l’on se fie à leurs explications, les ressources allouées à la filière sont presque inexistantes, alors que, soulignent-ils, la plus importante légumineuse à graine dans les zones de savane tropicale africaine, se trouve être le niébé. Sans compter l’apport économique, qui en découle, au profit des acteurs de toute la chaine de production. Il a expliqué que les revenus pour les producteurs de semences sont estimés à 130 mille francs par tonne, à  81 mille francs pour les commerçants et à  86 mille francs pour les grossistes. Pour en revenir, en détails, sur l’absence d’appuis  des autorités, Samba Mbaye, porte-parole de la Coalition d’Organisations de production, a indiqué que l’Etat n’a, pratiquement, rien fait pour leur permettre d’accéder aux équipements et aux semences certifiées. Sur les semences, justement, il a fait savoir  que ce qui « est aberrant et paradoxal« , c’est que, selon lui, ils sont exclus du choix des opérateurs fournisseurs de niébé et ce, malgré l’aptitude des Organisations de producteurs à produire des semences certifiées. Par ailleurs, il a, aussi, fustigé l’insuffisance de la diffusion des techniques de production et de protection phytosanitaire et la faible connaissance des marchés potentiels avec des systèmes  de commercialisation bien organisés. Ce qui veut dire, si l’on se fie à ses explications, qu’après la production, les producteurs ne savent où aller écouler leurs productions, car n’étant pas organisés. De toutes ces considérations qui freinent le niébé, d’après les Organisations de producteurs, l’Etat est interpellé pour apporter des solutions idoines en vue de surmonter les obstacles qui minent la filière.

                                                                                                                                 Aliou KANE

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