L’enseignement est en crise avec le dialogue de sourds entre Etat et Syndicats. Ayant ras–le-bol de leurs études en cale sèche, les élèves, qui ont déserté les classes,  avant de présenter un mémorandum au gouverneur de région, exigent la reprise des cours et ne veulent pas être les agneaux du sacrifice.

«Nous voulons étudier. Nous voulons composer». Ces deux phrases étaient, hier, les plus usitées à Diourbel. Et pour cause, les élèves des différents Lycées et Collèges, comme un seul homme, arborant des brassards rouges, scandaient ces deux slogans qui étaient aussi lisibles sur les pancartes brandies pour la circonstance. Furieux contre leurs maîtres et le régime qu’ils mettent tous dans un même panier « d’irresponsabilité » (le mot vient des potaches), ils ont empêché leurs camarades des Ecoles privées de faire cours. Du Lycée Ndangane situé au quartier du même nom, jusqu’au Lycée Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké, situé derrière la voie ferrée, la procession ne cessait de s’agrandir. Même les mômes de l’Elémentaire n’ont pas été épargnés. Ces élèves ont, ensuite, observé une pause au niveau de la station RTS, où leur porte-parole Fadel Cissokho du Lycée Mouhamadou Moustapha Mbacké pouvait revenir sur les raisons de leur courroux. «Nous sommes sortis, parce que la situation est inquiétante.  Nous n’avons pas encore composé et nous sommes, présentement, au mois de février. L’année est critique, bientôt les fêtes de Pâques et au retour de celles-ci, on va parler des vacances». Très applaudi par ses camarades, Fadel Cissokho lance un appel aux enseignants en ces termes : «nous sommes des innocents. Vos problèmes avec l’Etat, ce n’est pas de notre faute. Les accords que vous avez signés avec les tenants du Pouvoir ne nous engagent pas. Aidez-nous, en reprenant les enseignements».

Aux tenants du Pouvoir, Fadel Cissokho demande «de régler ce problème très vital pour nous. S’ils croient encore que nous sommes l’avenir de ce pays, ils n’ont qu’à faire tout, pour que les enseignements reprennent le plus tôt possible. Ils ne doivent perdre de vue qu’un pays ne peut se développer sans l’éducation de ses enfants».  A la suite de cela, les élèves ont remis leur mémorandum à l’Adjoint au Gouverneur chargé des Affaires administratives qui a promis : «nous allons transmettre aux autorités compétentes votre mémorandum. Le Gouvernement va prendre les mesures nécessaires, pour que vous puissiez reprendre vos cours». Il a salué le sens de la responsabilité des marcheurs.

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