Nul ne saurait lui en tenir rigueur, si le Président de la République ajoutait à son discours du 3 Avril une grosse alerte du genre, «Sénégalaises, Sénégalais, l’heure est grave dans nos Hôpitaux !». La raison ? SourceA est en mesure d’écrire, sans courir le risque d’être démenti, que nos Hôpitaux font face à une rupture de la streptokinase, un produit estampillé «URGENCE», dans le jargon médical, et qui sert à déboucher les artères du cœur des patients victimes d’ennuis cardiovasculaires. Résultat, en cas de pépins, le patient ne peut sauver sa peau que s’il est muni d’une somme variant entre 800.000 et 1.000.000 francs. Pour se payer la métallise ou la technique de la coronarographie qui n’est appliquée qu’au niveau des Hôpitaux de Fann et de Le Dantec.

Sénégalaises, Sénégalais, le Président de la République a, avant-hier, lors de son traditionnel discours du 3 Avril, à la veille du défilé de la fête de l’indépendance de notre pays, chantonné, sur un air mélodieux, l’«important effort» consenti par son Gouvernement et «portant notamment sur la création d’une indemnité de représentation médicale, et le relèvement de l’âge de départ à la retraite de 60 à 65 ans, pour les médecins». Mieux, d’après Macky Sall, «le Conseil supérieur de la fonction publique locale étudiera les modalités d’extension de cette mesure aux médecins employés par les Collectivités territoriales».

Toutefois, Sénégalaises, Sénégalais, il y a un gros scandale dans nos hôpitaux et sur lequel Macky Sall s’est tu. En effet, selon les informations de SourceA, nos structures hospitalières font face à une rupture d’un produit ô combien vital pour les citoyens. Surtout, lorsque ceux-ci sont atteints d’ennuis cardiaques. Il s’agit, d’après les infos deSourceA, de la Streptokinase (SK). Celle-ci est une protéine de 414 résidus d’acidesaminés synthétisée par plusieurs espèces de streptocoques qui a la propriété de se lier au plasminogène humain. On l’utilise comme médicament thrombolytique efficace dans certains cas d’infarctus du myocarde (crises cardiaques) et d’embolie pulmonaire.

D’ailleurs, de sources médicales, le produit est même estampillé «URGENCE». En ce que, dans les médias et partout ailleurs, à l’occasion des campagnes de sensibilisation, on invite tout patient qui ressent une douleur thoracique à se rendre, aussitôt, dans un Etablissement de santé. Et dès qu’il arrive, la première tâche que le médecin fait, pour sauver le malade, consiste à lui administrer le produit. Ce, pour déboucher ses artères. Or, nos Hôpitaux font face à une rupture du produit en question.

 

Faute de streptokinase, le patient doit débourser entre 800.000 et 1 million de F Cfa, pour disposer de la métallise ou de la technique de la Coronarographie

«Au moment où nous parlons, si un patient souffre d’ennuis cardiaques, la seule chose qu’on puisse faire c’est de lui administrer la métallise. C’est le meilleur produit, d’ailleurs, pour déboucher les artères du coeur, mais il coûte les yeux de la tête. La preuve, si la streptokinase subventionnée coûte 20.000 F Cfa en lieu et place des 60.000 francs, le patient doit débourser entre 800.000 et 1 million de F Cfa, pour disposer de la métallise et espérer être sauvé auprès des Urgences cardiovasculaires», glisse-t-on à SourceA.   

 

«A défaut de la métallise, le patient ne pourra compter que sur la coronarographie. C’est l’unique alternative. Malheureusement, il n’y a que l’hôpital Fann et celui de Le Dantec, qui soient assez outillés, en termes de logistiques, pour pouvoir pratiquer cette technique. A cela, s’ajoute le fait que la coronarographie coûte excessivement cher et n’est, donc, pas à la portée de toutes les bourses», confie-t-on à SourceA.

Malheureusement, la Coronarographie n’est pratiquée qu’à Le Dantec et à Fann

Pour ceux qui ne le savent pas, la Streptokinase  fait partie d’une classe de médicaments appelée fibrinolytiques, et les complexes de streptokinases avec le plasminogène humain peuvent activer d’autres plasminogènes non liés par protéolyse pour donner de la plasmine.

La streptokinase est organisée en trois domaines, notés α (résidus 1 à 150), β (résidus 151 à 287) et γ (résidus 288 à 414), qui se lient chacun au plasminogène mais ne peuvent activer le plasminogène, séparément.

Joint par téléphone, le Chargé de la Communication de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) reconnaît l’effectivité de la rupture. «Effectivement, après vérification, nous reconnaissons qu’il y a rupture du streptokinase, mais la Pna a procédé à une Commande, qui sera, bientôt, livrée», concède Yathé Ndoye. Qui, dans la foulée, se défausse sur les Structures sanitaires en ces termes : «les Hôpitaux ne viennent vers nous que lorsqu’ils font face à une rupture de produits. Ils préfèrent aller vers les grossistes, quand ils achètent des produits. Et c’est quand ils se rendent compte que leurs sources d’approvisionnement ne disposent plus de produits ou s’ils sont déboussolés qu’ils viennent vers la Pharmacie nationale d’approvisionnement». Mais, glisse-t-il, «puisque la Pna a une mission de service public, elle a fait la Commande d’urgence, le fournisseur va, bientôt, livrer le produit».

Oumar NDIAYE

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