Pour les délits d’abus de confiance, d’escroquerie et faux et usage de faux, le Sieur Alexandre Léon Calixte Soulton a comparu, hier, devant la barre du Tribunal correctionnel de Dakar. Le mis en cause, qui a reconnu les faits, s’amusait à gonfler  les montants des déclarations comptables des différents clients de son Cabinet (Audit management consulting services), afin de réduire leurs charges fiscales. S’agissant des surplus des montants avancés, le prévenu les utilisait pour son propre compte.

Le pétrin, Alexandre Léon Calixte Soulton s’y est engouffré, tout seul. Venu comparaître, hier, devant la barre du Tribunal correctionnel de Dakar, il est poursuivi des chefs d’abus de confiance, d’escroquerie, de faux et usage de faux au préjudice de son employeur et des Phamarcies du Centenaire et Emmanuel.  En effet, le prévenu, agent-comptable au Cabinet Audit management consulting services  (Amcs) s’aventurait à majorer les montants des déclarations comptables des différents clients de son Cabinet, afin de réduire leurs charges fiscales. De ce fait, la comptabilité fiscale des clients de l’Amcs ne respectait pas les normes, à travers des subterfuges qu’elle utilisait. Les surplus de ces montants, au lieu de les restituer aux bénéficiaires ou à son employeur, le Sieur Soulton les utilisait à son propre compte.

Face au juge, il a reconnu avoir détourné le montant de 15 millions de francs Cfa à la Pharmacie du Centenaire et 11 millions de francs Cfa à la Pharmacie  Emmanuel, au moment où celle-ci évolue le préjudice à 37 millions 641 mille 241 francs Cfa. Interrogé sur la destination de ces montants détournés, le prévenu déclare : ‘’je ne peux pas vous dire que j’ai dépensé cet argent pour une raison précise’’. En ce qui concerne son contentieux avec son employeur, qui lui reproche de lui avoir grugé le montant de 212 millions de francs Cfa,  le prévenu conteste cette somme avancée.

A l’en croire, après évaluation, il devait au Cabinet 20 millions de francs Cfa. ‘’Je ne sais pas sur quoi il s’est basé pour avancer que j’ai détourné la somme de 212 millions au Cabinet’’, a-t-il soutenu. Recruté, en 2001, comme agent-comptable par son cousin germain M. Diadhiou, le Sieur Soulton précise que son employeur, qui était son supérieur hiérarchique, était au courant de ses agissements.

S’agissant de la reconnaissance de dette qu’il avait signée, avec le Cabinet Amcs, il déclare qu’il l’a faite, sous la contrainte morale. « Les chèques, que me remettaient les clients, je les gonflais. Et mon patron était au courant de cela. En plus, à chaque fois qu’il avait des besoins financiers, il venait à la comptabilité, on lui remettait les sommes qu’il réclamait. Car il n’était pas salarié’’, a relevé le prévenu.

Venu défendre les intérêts de la Pharmacie Emmanuel,  Me Arona Bass a estimé que les faits reprochés au prévenu sont établis. Evaluant le préjudice subi par son client à hauteur de 37 millions 641 mille 241 francs Cfa, la robe noire a sollicité, en guise de dommages et intérêts la somme de 40 millions de francs Cfa. Il a, également, demandé que le Cabinet soit reconnu comme étant le civilement responsable, afin que le paiement de ce montant lui incombe.

Son confrère, conseil de la Pharmacie du Centenaire, a, pour sa part, réclamé le montant de 20 millions de francs Cfa, en guise de réparation du préjudice à son client. A sa suite, le conseil du Cabinet Amcs a réclamé, lui, 250 millions de francs Cfa pour réparation du préjudice causé. Selon lui, à cause des agissements frauduleux du Sieur Soulton, le Cabinet s’est retrouvé dans une situation chaotique. Car la robe noire a déclaré  que même son employeur n’a pas été épargné par ses malversations.

Quant au représentant du Ministère public, il a requis une peine d’emprisonnement de 4 ans ferme à  l’encontre du prévenu. Selon lui, les faits qui sont reprochés au prévenu, sont constants. D’ailleurs, il les a reconnus, devant la barre.

Pendant ce temps, la défense fustige des non-dits dans cette affaire. Les conseils du prévenu dénoncent une exagération sur les montants déclarés comme détournés. Surtout, en ce qui  concerne le Cabinet Amcs qui s’est amusé, selon eux, à multiplier le montant de 20 millions par le nombre d’années qu’à servies leur client, là-bas, c’est-à-dire par 12. Toutefois, ils n’ont pas nié que, dans le dossier, il y a bel et bien des constances. A l’unanimité, ils ont sollicité une application bienveillante de la loi en faveur de leur client.

L’affaire mise en délibéré, Alexandre Léon Calixte Soulton sera édifié sur son sort, le 25 avril prochain. En attendant cette date, il retourne à la citadelle du silence, où il séjourne depuis 2018.

Maguette Ndao SOURCEA

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