Osons le dire : plus les jours passent, plus le Président de la République est empêtré dans une silencieuse tempête politique et semble flotter sur les eaux troubles  comme un navire en perdition au bord de son vide intérieur. Ce, depuis qu’il a annoncé le Projet de loi portant sur le parrainage des candidats à la Présidentielle de 2019.

La preuve, après que l’ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld) a effectué une attaque frontale contre le verdict du procès Khalifa Sall condamné à cinq ans de prison et contre ledit parrainage, c’est au tour du Parti socialiste de refuser de danser le tango avec le «Macky». Pour ce faire, Abdoulaye Wilane, porte-parole du Ps, a jeté un gros pavé dans la mare, non sans inviter le Chef de l’Etat à se concerter avec l’opposition.

Si le Président de la République n’est pas en plein tangage politique, c’en a, en tout cas, tout l’air, et pour cause. Lâché par l’ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), Abdoulaye Bathily, qui ne voit ni plus ni moins dans le procès de Khalifa Sall que des relents politiques, c’est au tour du porte-parole du Parti socialiste de monter au front. Pour prendre ses distances par rapport au projet de parrainage en direction de la Présidentielle de 2019.

Pour ce faire, Abdoulaye Wilane a, sur les ondes de la Rfm, déclaré que «comment expliquer qu’après avoir adopté une Constitution par référendum, nous puissions avoir un contentieux pré-électoral simplement parce qu’il est évoqué une modification de la Constitution sur une question qu’on aurait pu régler dans la paix et par le dialogue?»

Le maire socialiste de Kaffrine, qui invite le Chef de l’Etat à reprendre langue avec l’opposition, croit savoir que «le fil du dialogue ne doit jamais être rompu en démocratie. Les vertus du dialogue, de la concertation, ont fait que partout dans le monde, on a dit que le Sénégal était un pays de dialogue». Selon Abdoulaye Wilane, «cela n’enlèvera en rien à l’autorité du Chef de l’Etat et la perception qu’il souhaiterait que les Sénégalais du moment, le reste du monde et demain quel que soit le moment la postériorité retiennent de lui l’image d’un homme de dialogue et de concertation ou qu’il continue à lancer un appel, fait preuve d’ouverture avec des gars si tant et que l’opposition souhaite des gages, pour que nous puissions éviter des turpitudes ou des manifestations, qui peuvent être sources de dérapages, de bavures ou d’actes de vandalismes, qui pourraient écorner non seulement l’image du Sénégal, l’image de notre démocratie mais l’image du régime à la tête duquel il (Macky Sall) se trouve depuis 2012».

Abdoulaye Wilane a d’autant plus la certitude, clé en main, que le locataire du Palais doit dialoguer avec l’opposition que, à son avis, «notre pays n’a aucun intérêt à voir des confrontations ou un contentieux pré-électoral. Et puisqu’on peut l’éviter, tout ce qu’on peut faire pour l’éviter doit être initié par celui qui se trouve être le maître du jeu à la matière».

Pour ceux qui ne le savent pas, dimanche passé, au détour de l’émission «Grand Jury» sur la Rfm, Abdoulaye Bathily, l’ancien patron de la Ligue démocratique a déclaré, sans langue de bois, que le parrainage en question (celle-ci signifie que chaque candidat à la Présidentielle de 2019 doit, coûte que coûte, obtenir au moins 65 000 signatures d’électeurs) est anti-démocratique.
Ndèye Aminata DIAHAM

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