«Je vais écourter mon voyage pour revenir le 17 avril et s’il viole la loi, le 19 avril prochain, nous le dégagerons de là»

A quelques mois de l’élection présidentielle de 2019, les hommes politiques, qui ont, déjà, annoncé leurs candidatures, commencent à présenter leurs programmes pour gagner l’électorat sénégalais. Après le leader du Grand Parti (Gp), c’est au tour du Président de Rewmi. En effet, Idrissa Seck, qui a présidé, ce samedi, à Saly, un Séminaire programmatique des cadres de Rewmi, a étalé son plan de guerre contre de régime en place. Lequel s’articule autour de plusieurs points comme la mise en place d’un Conseil supérieur de l’Education. Il a décidé, par ailleurs, une fois élu à la tête du Sénégal, de ne plus présider le Conseil Supérieur de la Magistrature. Concernant la Loi sur le parrainage, Idy joue à se faire peur en ces termes : «si Macky Sall viole la loi, le 19 avril, nous le dégagerons de là».

Aussi, cette rencontre a été l’occasion pour le boss de Rewmi, qui promet de supprimer le Ministère de l’Education nationale, de se prononcer sur les nouvelles orientations qu’il compte donner au tintamarre qui entoure la pompeuse «gestion sobre et vertueuse» du régime de Macky Sall.

«Ils (Ndlr : le Président et son Gouvernement) ont tenté d’empêcher cette réunion et exercé des pressions sur les réceptifs hôteliers de Saly, y compris sur les propriétaires de domiciles privés que nous avions réservés, pour accueillir nos hôtes étrangers et dont les contrats ont été annulés pour motif de travaux, alors que les maisons avaient été visitées et étaient dans un excellent état». C’est par ce coup de gueule qu’Idrissa Seck a ouvert le Séminaire programmatique des cadres de Rewmi, tenu, ce samedi, à Saly. Cette rencontre, qui a enregistré la présence de plusieurs cadres et des responsables politiques, a permis au Président du Conseil départemental de Thiès de mettre en place un Programme à l’horizon 2019-2026.

«Le Ministère de l’Education nationale supprimé et remplacé par le Conseil supérieur de l’Education»

Concernant la crise qui secoue le système éducatif, le Président du Conseil départemental de Thiès, qui a considéré ce Secteur comme une priorité des Sénégalais, a décidé, une fois qu’il aura accédé au Pouvoir, de supprimer le Ministère de l’Education nationale. «Si j’accède au Pouvoir en 2019, je ne confierai pas le Ministère de l’Education nationale à un ministre ni à un Premier ministre, mais je mettrai en place un Conseil supérieur de l’Education, présidé par le Président de la République. Parce qu’il est inadmissible que qui que ce soit, soit mieux payé qu’un enseignant», a-t-il déclaré, sous des applaudissements de ses militants. Et cette Institution, ajoute le patron de Rewmi, «va inclure les meilleurs Recteurs des Universités, les meilleurs Proviseurs de Lycées et Directeurs de Collèges».

«Les pensions des anciens combattants et le traitement médical de nos blessés de guerre, augmentés»

Les anciens combattants peuvent commencer à pousser un ouf de soulagement, en attendant l’accession de Idrissa Seck à la tête du Pouvoir. Pour cause, l’ancien maire de Thiès, qui a présidé, ce samedi, un Séminaire programmatique des cadres de Rewmi, a décidé de venir en appui aux anciens militaires, qui, selon lui, continuent jusqu’à présent, de prendre en charge une famille pour le développement des enfants en construction. «J’augmenterai, en conséquence, les pensions des anciens combattants et le traitement médical de nos blessés de guerre, qui sont des handicaps temporaires ou définitifs», a dit l’ancien poulain de Me Abdoulaye Wade. Pour justifier cette hausse réservée à ces militaires, Idy explique : «que nos soldats sachent que, quand je passerai en revue les troupes, et que mon regard croisera le leur et que je leur demanderai d’aller défendre l’honneur du Sénégal, sur les théâtres d’opérations à l’intérieur du pays, du Continent ou du reste du monde, je veillerai, personnellement, à ce qu’ils soient dans des conditions convenables».

«Les notions de gouvernance sobre et vertueuse remplacées par celles de gouvernance juste, ambitieuse et efficace»

Idrissa n’a pas apprécié le tintamarre autour de la gouvernance sobre et vertueuse parrainée par le Président de la République, Macky Sall. Et pour en finir avec, l’enfant de Thiès «souhaite inaugurer, dans notre pays, l’ère d’une gestion juste, efficace et ambitieuse». D’après lui, les notions de gouvernance sobre et vertueuse sont vides. Et pour être juste, poursuit-il, «on ne doit pas donner à la fourmi la part de l’Eléphant, car la fourmi sera écrasée, l’Eléphant, fâché cassera la porcelaine».

«J’attends des Khalifes généraux qu’une seule chose»

L’autre affaire qu’Idrissa Seck va jeter à la corbeille, s’il est élu Président de la République, en 2019, est la construction des résidences aux Khalife généraux. «Je n’attends d’un Khalife général qu’une seule chose. C’est de participer à l’aménagement du territoire et non  de lui construire des résidences sur des biens qu’on ne connaît pas le statut. Est-ce que c’est de l’argent public, est ce que c’est des établissements publics, un cadeau aux Khalifes ou à leurs familles. Il faudrait que Macky Sall nous explique», a-t-il martelé.

Loi sur le parrainage, Idy menace : «si Macky Sall viole la loi, le 19 avril, nous le dégagerons de là»

Idrissa Seck n’a pas, non plus, manqué de se prononcer sur la loi sur le parrainage, dont le vote est prévu, jeudi prochain, à l’Hémicycle.  «Je vais aller à Paris, mais je vais écourter mon voyage, pour retourner le  17 avril. Et le 19 avril, pour ne pas permettre au Président Macky Sall de brûler le pays,  nous allons assiéger les grilles de l’Assemblée nationale, pour dire non au parrainage», a-t-il fait savoir. Mais il ne s’est pas arrêté là, car il a mis en garde le locataire de Palais, au cas où la constitution est violée. «Je ne dialoguerai pas avec lui, parce que sa parole n’est pas stable et s’il viole la Constitution du Sénégal, nous le dégagerons de là», menace le Boss de Rewmi.

«J’ai décidé de ne plus présider, si les Sénégalais me confient la responsabilité de diriger le pays, le Conseil supérieur de la magistrature (Csm)»

Au moment où certains contestent la démarche de la justice sénégalaise, Idrissa Seck a dit ce qu’il compte faire du pouvoir judiciaire. «Si les Sénégalais me confient la responsabilité de diriger le pays, je mettrai en place un Conseil Supérieur de la Magistrature que j’ai décidé de ne plus présider», a-t-il pris date avec l’histoire.

Concernant l’argument, selon lequel beaucoup de dossiers épinglés par l’Inspection générale d’Etat sont sur la table du juge, l’ancien maire de Thiès pointe du doigt les magistrats et propose une sanction contre eux. «Je veux un Conseil supérieur, dont la composition sera réaménagée, remaniée et les juges ne seront plus seuls entre eux. Parce que j’ai fait un constat. En dehors d’un seul cas qui est une greffière Aminata Ndiaye, aucun magistrat n’est sanctionné et il y a pourtant 32 dossiers épinglés par l’Instruction générale d’Etat (Ige). Donc, il faut associer à l’indépendance de la magistrature, leur responsabilité et les magistrats, qui ne jugent pas correctement, doivent être sanctionnés», a-t-il fait noter.

«Si notre pétrole et gaz n’est pas volé par la famille Sall, je voudrai faire du Sénégal un hub de production d’électricité» 

La découverte du pétrole et du gaz, qui a suscité moult supputations, depuis quelque temps, a beaucoup préoccupé le Président du Parti Rewmi, lors de la présentation de son Programme. Et pour permettre à tous les Sénégalais de bénéficier de l’électricité, Idrissa Seck compte utiliser ces ressources pour faire du Sénégal un hub de production d’électricité. «Je voudrai faire du Sénégal, puisque nous avons du pétrole et du gaz, s’il n’est pas volé par la famille Sall, un hub de production d’électricité. Parce que si les travaux en cours d’interconnexion du réseau, se réalisent, le Sénégal aura un accès direct au marché de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en matière d’électricité», déclare-t-il.

Pour ce qui est du Train express régional, Idy pense «qu’il y a des projets plus urgents, qui sont le chemin de fer vers le Mali et Touba». Pour rappel, le Séminaire des «Rewmistes» a enregistré la participation de plusieurs hommes politiques, à savoir Habib Sy et des leaders de mouvement comme Mamadou Lamine Massaly et Abdourahmane Sow du Cos M23.

Mansour SYLLA, Stagiaire, Envoyé spécial à Saly

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