Remplissez vos réservoirs d’eau, la Société des Eaux du Sénégal (Sde) pourrait fermer les vannes, très prochainement, avant même qu’un nouveau repreneur ne soit connu, suite à l’appel d’offres lancé par le Gouvernement ! Pour cause, selon des informations de SourceA confirmées par les travailleurs de la Sde, le dialogue de sourds entre ces derniers et le Ministère de tutelle sur la Réforme 2017 du sous-secteur de l’Hydraulique urbaine, semble avoir atteint un point de non-retour.

Les deux parties sont au bord du schisme. Le coup de froid dans leurs relations a atteint le point culminant. Pour ne pas dire un point de non-retour. Au point que, pour contraindre la tutelle à revoir sa copie au sujet de la Réforme 2017 du sous-secteur de l’Hydraulique, les travailleurs de la Société des eaux (Sde) menacent, selon les informations de SourceA, de couper, prochainement, les robinets. Et, ces menaces, qui planent sur l’approvisionnement en eau des populations, ne relèvent pas d’utopie. Parce que confirmées par les travailleurs, eux-mêmes, accrochés par SourceA.

«Si rien n’est fait, le personnel est sur ses gardes pour aller en grève. On a épuisé tous les recours. On a déposé des préavis, on a discuté, on a échangé. S’il y a un manque d’eau, ça sera terrible. Depuis l’expiration du préavis, nous discutons, pour ne pas en arriver à cette situation extrême», a déclaré Elimane Diouf, Coordinateur de l’Intersyndicale de la Société des eaux du Sénégal, évoquant le blocage des négociations avec le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement.

Dupés dans la Réforme de 1996 qui octroyait 5% de la part du capital de l’actuelle gestionnaire, ainsi que le droit de siéger au Conseil d’Administration qui n’a jamais été acté dans le fonctionnement, les travailleurs de la Sde ne veulent pas être lésés dans la nouvelle Réforme.

En effet, d’ici au mois de juin prochain, la gestion de l’eau au Sénégal devrait être confiée à une Nouvelle Société,  suite à l’appel d’offres lancé par le gouvernement. La Sde, candidate à sa propre succession, la SUEZ Environnement, et Véolia, deux Sociétés françaises sont les trois prétendantes.

Ce qui attise, déjà, le feu, c’est la grosse omission de Mansour Faye, la personne morale du Ministère de la tutelle. Il n’a pas impliqué les travailleurs dans ce document d’appel d’offres. «Dans le dossier d’appel d’offres, ils n’ont pas rencontré les travailleurs. Il ne nous ont pas impliqués au départ», a fait remarquer le syndicaliste.

Les travailleurs ne veulent pas être les parents pauvres

Cette fois, les travailleurs exigent, désormais, 15% des parts du capital dans la nouvelle configuration du nouveau repreneur.                                                                                                                                                                                                                                                                                Ces doléances exposées au Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, dans un mémorandum axé sur la Réforme de 2017 du sous-secteur de l’hydraulique urbaine au Sénégal, n’ont pas eu d’échos favorables. Même la marche pacifique du dernier vendredi du mois de mars, qui a débuté  devant l’Agence Sde de la Cité des eaux jusqu’à la direction centrale sise à Yarakh, n’a pas aussi eu l’effet escompté. La dernière rencontre entre les deux parties remonte à jeudi dernier, dans les locaux du Ministère de tutelle.

C’est peine perdue, puisque Mansour Faye n’entend pas faire marche en arrière. «D’après eux, ils ne peuvent revenir sur la répartition du capital. Le ministre a dit qu’il ne peut pas revenir là-dessus tant que le nouveau repreneur n’est pas connu. Dans ce cas, il dit qu’il sera disposé à rediscuter de cela. Nous ne pouvons pas attendre la sélection pour rediscuter. L’attente, elle est longue pour nous», a riposté Elimane Diouf. Cependant, avant de passer à la vitesse supérieure dans leur plan d’action, le syndicaliste souhaite attendre l’arbitrage du Chef de l’Etat, le dernier recours pour eux. « Nous croyons qu’il pourra régler ce problème avec son arbitrage », dira-t-il.

Toutefois, tous les autres points de revendications seront discutés avec le nouveau repreneur.  A noter que, dans la nouvelle configuration du capital, l’Etat devra détenir 25%, le Partner technique aura 45%, les privés nationaux se contenteront de 25% et les travailleurs, 5%.

 

Issiaka TOURE 

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