Du slogan « gestion sobre et vertueuse », Macky passe à celui « des villas non cédées après fonction »

Depuis son éjection du fauteuil de Première ministre, Aminata Touré occupe toujours, son logement de fonction. Sur quelle base ? Seuls Dieu, elle-même et le Président Macky Sall le savent. Seulement, l’on sait que, selon les textes, l’occupation de ces logements devient illégale, dès que les bénéficiaires cessent de servir la Nation. Pourtant, le Président de la République avait lancé, en 2013, lors d’un Conseil des ministres, une offensive pour couper la tête aux occupants illégaux des logements de fonction. Un deux poids, deux mesure donc, avec le cas Aminata Touré. Bref, du slogan d’une gestion sobre et vertueuse, on passe à celui «des villas non cédées après fonction».

Dès son accession au Pouvoir, le Chef de l’Etat, Macky Sall, a lancé un slogan connu de tous : la gestion sobre et vertueuse. Pour, ainsi, marquer la rupture avec ce que les Sénégalais avaient l’habitude de voir dans le système de gestion des régimes précédents.

L’intention est noble, mais la sincérité reste problématique, et pour cause. Depuis que l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, a été chassée de la Primature, elle continue de jouir des privilèges d’un Chef du Gouvernement. En effet, au moment où le Palais continue de se vanter de sa gestion sobre et vertueuse, voilà que Mimi Touré occupe toujours sa sublime villa de fonction, en plein centre-ville, sans que personne n’en fasse état. Qui sait si d’autres privilèges ne sont pas toujours collés à celle promue au rang d’Envoyée spéciale du Président de la République ? En tout état de cause, son statut d’Envoyée spéciale ne lui offre pas le droit de rester dans cette Villa. Cela dénote d’un manque de considération à l’égard des lois de ce pays. Pourtant, l’on se souvient des sommations servies à Ibrahima Sall, ancien ministre l’Education nationale, d’Alioune Badara Cissé, ancien ministre des Affaires étrangères et d’Ali Cotto Ndiaye, ancien ministre de la Jeunesse, menacés d’expulsion  en 2013, lors du dernier Conseil des ministres tenu au lendemain de la Tabaski, donc sous le régime Sall, du fait d’une occupation illégale de logement après expiration de leurs fonction.

D’ailleurs, ils avaient deux mois pour déguerpir. Un deux poids, deux mesure, si on colle à l’actualité surtout quand le patron de l’Exécutif sénégalais avait, clairement, indiqué son souhait de procéder à l’abandon progressif des logements conventionnées, au profit du paiement des indemnités représentatives de logement, pour les ayant-droits. Il avait, d’ailleurs, décidé que ces dispositions s’appliquent, d’abord, aux membres du Gouvernement, non sans signaler que celles-ci «devront conduire, d’ici à 2016, à la fin des conventions à la charge de l’Etat». On nous dira que des critères d’affectation de logements de fonctions qui indiquent que le logement de fonction peut être affecté par nécessité ou par utilité publique. Seulement, cette affectation n’est pas obligatoire, si l’Etat ne dispose pas de logement disponible.

Aliou KANE

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