Me Dioma Ndiaye dénonce les lacunes de l’assistance diplomatique et consulaire du Sénégal et avertit

L’ancien député libéral est fixé, hier, sur son sort. Sous les verrous depuis 2012, en attendant son procès, Alkaly Cissé, poursuivi pour le délit d’escroquerie d’un montant de 2 milliards de nos francs, sur un homme d’affaires saoudien, a écopé d’une peine de 6 ans d’emprisonnement ferme assortie d’une amende d’un milliard 500.000 F Cfa. Face à la presse, hier, les Avocats ont pointé du doigt l’Etat du Sénégal, qui aurait manqué à ses obligations d’assistance aux citoyens en difficultés.

Enfin, le verdict tant attendu est tombé. L’ancien député libéral, Alkaly Cissé, est condamné, hier, par la justice saoudienne à une peine d’emprisonnement de 6 ans. Une sentence qui résulte du délit d’escroquerie contre un homme d’affaires du pays de Salaman Ben Abdel Aziz Al Saoud, basé au Maroc. Suite à cette décision de justice, les conseils de M Cissé martèlent que «c’est l’occasion d’appeler les autorités sénégalaises à assumer leurs obligations consulaire et diplomatique, à l’égard des Sénégalais qui sont en difficultés hors de nos frontières». Dans sa plaidoirie hors du prétoire, l’un des Conseils du pensionnaire des geôles du tout puissant pays arabe, Me Assane Dioma Ndiaye, fou furieux tel un fauve égratigné, estime, sans mettre de gants, que nos autorités ont brillé par leur incapacité à gérer des dossiers judicaires brûlants comme celui de son client. C’est, d’ailleurs, le même scénario, qui s’était produit à son avis dans des affaires similaires, à l’image de celle de l’ancien Président de l’IAAIF, Lamine Diack et Mbayang Diop, rappelons-le, condamnée à mort dans le même pays, parce qu’accusée d’avoir tué sa patronne en Arabie Saoudite.

A en croire le défenseur d’Alkaly Cissé, les Sénégalais viennent, encore une fois, d’assister «à la même pathologie de gouvernance de notre pays» qui rime, selon lui, avec ce qu’il a convenu d’appeler une faiblesse de l’autorité sénégalaise au niveau international. Parole d’avocat? Celui qui est réputé lutter pour la restauration de la dignité humaine au Sénégal et hors de ses frontières étaie son analyse, en soutenant même que ce procès a relevé d’une absurdité, en ce sens qu’ «une affaire passée en chose jugée», c’est-à-dire dont le verdict est rendu en première Instance et en appel sans pourvoi en cassation, ne peut être jugée à nouveau.

«Notre pays a failli dans sa mission de se faire respecter, mais surtout de défendre nos concitoyens de l’extérieur»

En termes plus clairs, l’Avocat explique qu’Alkaly Cissé a été, déjà, jugé par la juridiction sénégalaise, qui l’a relaxé en première instance, ainsi qu’en appel, sans que l’Avocat de la partie civile ne se pourvoie en cassation. Donc, sous ce rapport, dit Me Assane Dioma Ndiaye, jamais, on n’aurait dû l’arrêter pour les mêmes délits. En cela, il estime que notre pays a failli dans sa mission de se faire respecter, mais surtout de défendre nos concitoyens de l’extérieur.

«Alcaly Cissé a même été jugé pour des faits autres que ceux pour lesquels il a été extradé en Arabie Saoudite, sans même que le Sénégal n’ait, jamais, élevé la voix»

Complaintes à la bouche, le Président de la Ligue sénégalaise des droits humains indique qu’une telle posture constitue une atteinte grave aux droits de son client, mais aussi, une violation flagrante des règles du droit international.

Plus grave encore, le juriste a soutenu que son client Alcaly Cissé a même été jugé pour des faits autres que ceux pour lesquels il a été extradé en Arabie Saoudite, sans même que le Sénégal n’aIT jamais élève la voix. Du coup, Me Dioma dit craindre pour la sécurité des sénégalais de l’extérieur. «Nous sommes, tous, en insécurité, si notre pays ne nous pas protège pas», lâche-t-il.

«L’Etat du Sénégal doit payer la caution de 1,5 milliards ; sinon….»

Et bien…puisque le coup est, déjà, parti, les Avocats du libéral semblent donner une chance à l’Etat de se rattraper ou de laver son honneur. En effet, Me Assane Dioma Ndiaye suggère à nos autorités de mettre la main à la poche, pour «sauver» Alkaly, en versant la somme de 1,5 milliard de nos francs au Royaume d’Arabie Saoudite. Sans quoi, «puisque cette amende est une sorte de contrainte par corps», il prévient que le libéral sous les verrous ne reviendra pas au Sénégal, même après avoir purgé le reste de sa peine car, ayant déjà séjourné en prison pendant plus de 5 ans. Donc, en raison de sa responsabilité d’assistance des citoyens en difficultés, « l’Etat doit faire en sorte que Alkaly revienne sans invoqué des raisons financières », puisque dit-il, il en dispose. En tout état de cause, le conseil du prisonnier estime que le pool d’avocats, auquel il appartient, «a sauvé Alkaly de la décapitation». Mais l’Etat doit faire sien, le reste du combat…judiciaire, en s’acquittant de l’amende pécuniaire pour sauver sa face, en attendant que les Conseils du libéral sénégalais interjettent appel au niveau de la juridiction du Royaume chérifien pour espérer casser la sentence. Tout un programme !

Aliou KANE

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