Après plus de deux ans de mise en œuvre du Projet du Train Express Régional (TER), l’Apix a informé le public sur le niveau d’exécution du Projet, qui a valu au Trésor public, rien que pour sa première phase, pas moins de 568 milliards de nos francs. En effet, hier, au détour d’une rencontre d’informations destinée à la presse, le Directeur général du TER a estimé à 25% de taux d’exécution du projet qu’il pilote et a annoncé la livraison de trois trains, dès le mois de Juin non sans évaluer à 45 milliards de nos francs, l’enveloppe prévue pour dédommager les 12 mille personnes se trouvant dans l’emprise du projet. Par ailleurs, joint au téléphone par SourceA, Birahim Seck du Forum civil émet des doutes du fait que les Services de l’Apix aient passé, sous silence, l’enveloppe dégagée pour l’exécution du projet à 25. De plus, il estime que l’Etat risque d’investir plus que prévu, car ayant la charge d’indemniser les affectés du projet financé en partie par la France.

Lancé en 2015, le fameux projet du Train Express Régional (TER) a été passé en revu, hier, par les Services concernés par ce gigantesque projet, qui a valu, rien que pour la réalisation de sa première phase, environ 568 milliards de nos francs. En effet, selon Pape Oumar Lo, Directeur du Projet  qui a fait face à la presse, hier, dans le cadre d’une rencontre d’informations au sujet du niveau d’exécution  de ce projet à forte polémique, il a fallu, cette manne financière, pour la réalisation de la première phase, qui va de Dakar à Diamniadio, longue de 36 kilomètres. Le cadre a, en tout cas, servi à M Lo de revenir sur quelques détails de ce projet en cours d’exécution. Dans ses explications, le TER est un grand atout pour notre pays, en ce sens qu’en dehors de sa capacité à transporter 115 mille passagers par jour, il y a la rapidité avec laquelle cette locomotive roule. Ainsi, il précise que ce train roule à une vitesse de  160km/h et dessert aussi toute la banlieue dakaroise, pour ainsi appuyer, semble-t-il, la pertinence de ce projet qu’il pilote.

Dans son exposé, il n’a pas manqué de souligner que le système de transport proposé par le TER sera  de type « systèmes uniquement sur les rails ». Ce qui devra permettre, ajoute-t-il, aux usagers d’avoir accès à des services de qualité et adaptés, mais aussi de leur éviter des correspondances pénibles, de longues périodes d’attente et des degrés variables et insupportables de congestion de la circulation.

« 25% du projet exécuté… »

Evidement, cette rencontre ne saurait se terminer, sans que l’on informe les Sénégalais de l’état d’avancement des travaux du TER. C’est sûrement ce qu’a compris le patron du Projet, qui s’est vanté, en quelque sorte, du niveau d’exécution de « son » Projet jugé récemment impertinent par la Directrice des Opérations de la Banque mondiale, Louise Cord, qui avait expliqué que si la Banque mondiale n’a pas mis la main à la poche, pour souvenir ce Projet du Président Macky Sall, c’est parce que, simplement, l’institution financière n’y voit aucun intérêt pour les populations sénégalaises . Ainsi, M Lo d’informer qu’on en est à un taux d’exécution de 25%.  A ce rythme, pourra-t-on être dans les temps, pour livrer le Projet dans son intégralité, d’ici à 2019, comme prévu? Bref, c’est une manière d’attirer l’attention sur cette équation qui semblerait utile à poser. Car, rappelons-le, le TER a été lancé en 2015, donc presque trois années pour ce niveau d’exécution.

De plus, ont fait remarquer le Directeur du Projet, ainsi que ses collègues, pas un seul métal de train n’a été livré à l’heure, où l’on est. Ce qui dénote, déjà, du caractère lent des travaux de confection des trains, sans les quels, on ne peut parler de TER. Il s’y ajoute, selon lui, que 95% des études ont été réalisées ; le même pourcentage obtenu pour les travaux préparatoires sans omettre les 75% de libération d’emprises.

A ce stade du Projet, l’on constate que même ce qu’il conviendrait d’appeler les premiers jalons des travaux,  nécessaires à la réalisation du TER, n’ont pas été bouclés. Restons sur le bilan à mi-parcours dudit Projet. Car il a été question, aussi, de revenir sur un certain nombre de points comme la réhabilitation et la construction des gares ferroviaires, dont le niveau d’avancement est estimé à 30% et l’acquisition de matériel roulant à 35%.

« Trois trains seront livrés, à partir du mois de Juin 2018 »

Malgré ces quelques retards notés dans la rapidité d’exécution du Projet, le Directeur du TER  a annoncé la livraison du paquet de trois trains. Ce, dès le mois de Juin prochain. Parole du Directeur du Projet qui a précisé que ces machines roulantes vont atterrir, sans aucun doute, à Dakar, au cours du deuxième trimestre de l’année. Donc, le rêve du Président Macky Sall va se réaliser, sous peu, si d’autres paramètres n’interviennent pas d’ici-là, pour repousser le délai de livraison de ces bijoux roulants fabriqués par la France.

Toujours est-il que Pape Oumar Lo a précisé que la livraison se fera à raison d’un train, tous les deux mois, jusqu’a ce que la livraison totale soit faite, à Dakar. Mais, c’est bien après cela que les trains seront opérationnels en 2019, en attendant, certainement, que tout le réseau ferroviaire soit prêt à accueillir ces trains, qui ont même nécessité le renforcement des rails. De 36kg, le point des rails est passé à 54%.

« Un train attendu, incessamment … »

Si l’on s’en tient aux dires du Dg du TER, un train est en phase de finalisation dans les industries françaises. Une bonne nouvelle, selon lui. En tout cas, il n’a pas hésité d’annoncer que cette locomotive va, incessamment, être acheminée à Dakar.

12 mille personnes affectées par le Projet et dont l’indemnisation s’élève à 45 milliards de Fcfa

D’après le Directeur du Projet, des chiffres, qui ne reflètent pas la réalité, ont circulé au sujet du nombre de personnes affectées par le TER. Mais, dit-il, la vérité est qu’il n’y a pas plus de 12 mille personnes touchées par ledit projet. D’ailleurs, enchaine M Lo, « par personne, il  faut comprendre des personnes physiques et morales ». En d’autres termes, parmi les citoyens impactés par le TER, figurent des bâtiments, des terres, des personnes humaines, des entreprises, entre autres…Par ailleurs, il a fait savoir qu’il est prévu, au total, une enveloppe de 45 milliards de nos francs pour les indemnisations.

Birahim Seck : »Rien que l’indemnisation supportée par l’Etat montrer que la contribution de celui-ci dépasse ce qui a été prévu »

Selon Birahim Seck, membre du Forum civil, certes, l’indemnisation est indispensable pour permettre aux affectés du Projet de se recaser, ailleurs, mais, le problème, qui se pose, d’après lui, est que cette manne financière est supportée par le contribuable sénégalais. Ce qui signifie, à son avis, que 45 milliards F Cfa viennent de se rajouter aux dépenses de l’Etat. Ce qui ne semble pas, si l’on se fie à ses explications, normal. D’ailleurs, joint au bout du fil par SourceA, il se dit intrigué d’apprendre que, dans un Projet cofinancé par l’Etat et la France, seul le Sénégal assure le paiement de cette manne financière.

Birahim Seck du Forum civil : « pourquoi le Directeur général n’a pas communiqué sur l’équivalence de l’enveloppe ayant servi à la réalisation des 25% du pojet…? »

Dans notre entretien téléphonique, Birahim Seck d’en rajouter que même la manière, dont la présentation des chiffres a été faite, pose problème. En d’autres termes, il dit soupçonner des magouilles dans les dépenses.

                                                                                                                                 Aliou KANE

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